Propositions inter associatives - Pour une amélioration de l'accueil et de l'accompagnement des enfants et des familles hébergés
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AMÉLIORATION DE L'ACCUEIL DES ENFANTS HÉBERGÉS : EMMAÜS SOLIDARITÉ ET 11 ASSOCIATIONS FORMULENT DES PROPOSITIONS COMMUNES

1/3 des personnes hébergées sont des enfants.
Près de 30 000 enfants grandissent encore à l’hôtel.

Derrière ces chiffres, des vies d’enfants et de familles confrontées à des conditions d’hébergement trop souvent précaires, inadaptées, voire indignes.

Face à l’explosion du nombre de familles et d’enfants sans domicile en France, Emmaüs Solidarité, en partenariat avec Action contre la Faim, l’Armée du salut, le Collectif des Associations pour le Logement, Comede, Equalis, la Fédération des acteurs de la solidarité, la Fondation pour le Logement des Défavorisés, le Groupe SOS, le Samusocial de Paris, le Secours Catholique et l’UNICEF France, alerte sur la nécessité d’une réforme structurelle et ambitieuse de l’hébergement d’urgence.

En 2025, plus de 4 000 familles se sont retrouvées sans solution d’hébergement après avoir sollicité le 115, dont plus de 2 000 enfants. Au total, les enfants représentent aujourd’hui près d’un tiers des personnes hébergées.


L’État a certes augmenté le nombre de places, atteignant 203 000, mais ces structures restent souvent inadaptées aux séjours prolongés et aux besoins spécifiques des familles. L’hébergement hôtelier en particulier ne garantit ni dignité ni accompagnement social complet. Face à cette situation, Emmaüs Solidarité et ses partenaires appellent à un engagement durable et coordonné de l’État, des départements, des communes et des associations gestionnaires.


Les sept enjeux prioritaires identifiés :


1. Adapter les conditions matérielles d’hébergement aux besoins des familles et enfants : l’hébergement d’urgence accueille aujourd’hui des familles sur de longues périodes sans conditions minimales définies. Toutes les structures doivent garantir intimité, accès à l’alimentation et espaces adaptés à l’éducation des enfants.


2. Garantir un accompagnement global en considérant les besoins spécifiques des enfants : toute personne hébergée doit bénéficier d’un accompagnement personnalisé, mais ce droit n’est pas toujours respecté. Il est essentiel de renforcer ces dispositifs et de mieux soutenir les professionnels pour éviter les ruptures d’accompagnement.


3. Respecter le droit des enfants à être entendus : le droit des enfants hébergés à être entendus doit être garanti par des mécanismes adaptés et la formation des professionnels. Leur participation favorise leur bien-être et leur développement. 


4. Garantir un accès à une alimentation suffisante, saine et durable : les familles hébergées ont souvent un accès insuffisant à une alimentation saine et adaptée, un droit fondamental. Les familles monoparentales avec de jeunes enfants sont particulièrement vulnérables.


5. Garantir l’accès aux soins : l’absence de logement et l’instabilité de l’hébergement ont des effets graves sur la santé physique et mentale des enfants.


6. Porter une attention particulière aux 1 000 premiers jours de l’enfant :  l’instabilité résidentielle a des effets négatifs sur les enfants et leurs parents, augmentant le stress parental et freinant le développement physique, cognitif et social des enfants durant les 1 000 premiers jours.


7. Assurer l’accès à la scolarisation et aux activités périscolaires et extrascolaires : l’errance résidentielle des enfants hébergés fragilise leur accès aux services publics, à la scolarisation et aux activités périscolaires, rompant la continuité pédagogique et limitant leurs droits fondamentaux.


Emmaüs Solidarité et les associations contributrices appellent, entre autres, à la création d’au moins 10 000 places supplémentaires d’hébergement, à l’élaboration d’un cahier des charges national pour les structures, à la revalorisation du financement des places famille, et à la mise en place d’un groupe de travail interministériel pour construire un parcours global et coordonné pour les enfants et familles sans domicile. Ces propositions figurent parmi les 31 recommandations du plan inter-associatif. 

 

Pour en savoir plus : consulter le document complet.
 

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