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Cécile Duflot annonce des réquisitions de logements vides d’ici à fin 2012


Des réquisitions de logements vides auront lieu d'ici à la fin de l'année, a annoncé jeudi à l'AFP la ministre du Logement, Cécile Duflot, au cours d'une visite dans un centre d'hébergement d'urgence pour sans-abri à Paris, géré par l'association Emmaüs Solidarité. (c) Afp

29.11.2012

PARIS (AFP) – Des réquisitions de logements vides auront lieu d’ici à la fin de l’année, a annoncé jeudi à l’AFP la ministre du Logement, Cécile Duflot, au cours d’une visite dans un centre d’hébergement d’urgence pour sans-abri à Paris, géré par l’association Emmaüs Solidarité.

« Trois lettres » sont sur le point d’être envoyées aux préfets des régions les plus tendues en matière de logements (Ile-de-France, Rhône-Alpes et Paca) « pour se mettre en situation de procéder à des réquisitions d’ici à la fin de l’année », a expliqué la ministre, en précisant que ces réquisitions concerneraient des bâtiments appartenant uniquement à des personnes morales.

A la fin octobre, Mme Duflot avait dit sa volonté de mettre en oeuvre ce dispositif rarement appliqué par un gouvernement pour accueillir sans-abri et mal-logés.

Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault lui avait emboîté le pas début novembre en demandant un « inventaire » des bâtiments vides pouvant accueillir des personnes sans domicile.

A Paris, une soixantaine d’immeubles appartenant à des personnes morales ont déjà été repérés comme susceptibles d’être réquisitionnés, « dont la moitié présente un réel potentiel », avait annoncé mardi le préfet de Paris et d’Ile-de-France, Daniel Canepa.

Mme Duflot a visité jeudi le centre d’hébergement d’urgence Louvel-Tessier (Xe), qui accueille 52 personnes très désocialisées, dont 17 femmes, et qui vient d’être réhabilité dans le cadre du programme d’humanisation des centres d’hébergement.

Les sans-abri y disposent de chambres individuelles ou doubles -dont cinq permettent d’accueillir des animaux-, toutes accessibles aux personnes à mobilité réduite. Ils sont accueillis de façon pérenne, toute l’année et toute la journée.

Le centre, installé dans un immeuble industriel classé Gustave Eiffel, dispose d’un « espace culturel et citoyen », avec un auditorium de 50 places, des artistes en résidence et des salles d’exposition, qui permet de resocialiser les résidents et d’accueillir du public extérieur, afin de « désenclaver le centre d’hébergement », a expliqué la chef du service éducatif du centre, Pascale Astier.

« Il faut évidemment que tous les centres ressemblent à celui-ci », a souligné Mme Duflot. « Cela permet de faciliter le relogement, ça évite la rechute » à la rue, a-t-elle insisté.

La difficulté survient quant il s’agit ensuite de les reloger dans d’autres structures ou en logement social, « dans un contexte francilien très tendu », a expliqué le président d’Emmaüs Solidarité, Marc Prévot. « Notre taux de rotation est relativement faible », a-t-il souligné.

« Mais nous ne remettons personne à la rue », a insisté Bruno Morel, directeur général de l’association.

Emmaüs Solidarité, qui appartient à l’association Emmaüs France, accueille et héberge chaque jour 2.300 personnes sur une soixantaine de sites en France.
Article complet du Nouvel obs